Le 1er janvier 2022, la France a pris la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne pour la treizième fois de son histoire (la dernière remontait au second semestre 2008). Le Président de la République a dévoilé le 9 décembre 2021 les priorités de cette présidence française, qui s’articuleront autour de la devise « relance, puissance, appartenance ».
La situation en Afghanistan, les difficultés rencontrées à la frontière polonaise avec la Biélorussie ou les tentatives de traversée de la Manche par les migrants témoignent du caractère essentiel de l’enjeu migratoire au niveau européen. Les priorités migratoires de la présidence française sont axées sur quatre thèmes fondamentaux.
D’abord, la dimension extérieure des politiques migratoires. Elle vise à renforcer les relations de l’Union européenne avec les pays tiers. L’objectif sera notamment de mobiliser et d’améliorer l’utilisation de l’ensemble des leviers disponibles (coopération avec Frontex, lien visa-réadmission, lutte contre les trafics et surtout financement de l’aide extérieure) pour assurer une meilleure gestion des flux migratoires.
Ensuite, la protection des frontières extérieures de l’Union. Celle-ci passe notamment par des avancées dans la négociation de textes à enjeu (Eurodac, Screening) et par un suivi du bon fonctionnement des systèmes d’information existants. L’objectif principal est de lutter contre les mouvements secondaires de migrants et contre les menaces en matière de sécurité. En parallèle, la réforme de Schengen doit être poursuivie dans la perspective de disposer de frontières extérieures plus robustes, ainsi que d’une gouvernance plus politique.
Le renforcement des coopérations opérationnelles à l’intérieur de l’espace européen constitue la troisième priorité. Elle vise à assurer une action coordonnée des Etats membres sur les flux migratoires secondaires (entre Etats membres) et à faire échec à d’éventuelles activités criminelles. Pour ce faire, la Présidence souhaite valoriser les projets de coopération transfrontalière et poursuivre les travaux d’adaptation et de modernisation du cadre juridique (Code de coopération policière, Code frontières Schengen).
La dernière priorité concerne le rapprochement des règles et pratiques nationales en matière d’asile, par la poursuite des négociations sur les conditions de solidarité (à travers la proposition « gestion de l’asile et de la migration » consacrée aux critères de Dublin sur la détermination de l’Etat membre responsable de l’examen des demandes d’asile) et grâce à l’appui de la nouvelle Agence européenne de l’asile (EUAA).