Allocution de M. Éric Besson
Ministre de l’immigration, de l’intégration,de l’identité nationale et du développement solidaire
Remise de la Légion d’Honneur au professeur Edmund Phelps
Lundi 29 juin 2009
Seul le prononcé fait foi
Mesdames, Messieurs,
Madame le Ministre, chère Christine,
Messieurs les Ambassadeurs,,
Madame la Présidente de Plaine actions entreprises, Mme Marain
Mesdames et Messieurs les Professeurs,
Chers amis
C’est un plaisir pour moi de vous recevoir ici ce soir. Certains se demandent certainement pourquoi un ministre de l’Immigration et de l’Intégration accueille la remise de la Légion d’Honneur à un économiste Américain, fusse-t-il l’un des meilleurs. Je m’en explique :
Tout d’abord, Jean-Paul Fitoussi m’a demandé de le faire, et quand Jean-Paul demande, je sais que je n’ai pas intérêt à décliner
Seconde raison : Viviana a coordonné la cérémonie, et quand Viviana Phelps coordonne, je sais que j’ai tout intérêt à collaborer
Troisième et dernière raison, plus sérieusement cette fois : pour quelqu’un comme moi qui a un fort tropisme économique et des responsabilités gouvernementales, Edmund Phelps est l’un de ces révolutionnaires « soft » qui ont considérablement changé notre façon d’aborder les politiques économiques
Les économistes étant particulièrement nombreux ce soir, je ne m’aventurerai pas à entrer dans le détails de ses théories, que vous connaissez et maîtrisez parfaitement… Je laisserai Jean-Paul le faire !
Plus que des compliments, je me contenterai de citer Anthony Samuelson, qui a lui-même reconnu qu’une grande partie de ses travaux n’aurait pas pu voir le jour sans l’apport d’Edmund Phelps à l’Economie.
Et il n’y a pas que Samuelson : Philippe Aghion, Roman Frydman, Joseph Stiglitz and Michael Woodford ont rendu hommage au travail d’Edmund dans leur ouvrage de 2003.
Que dire d’autre sur cet homme qui, en cinquante ans, a profondément redessiné l’approche que les économistes et responsables politiques ont de la croissance, de l’éducation, du progrès technique, de l’inflation, du chômage, des politiques monétaires et fiscales ou encore de la justice économique… ?
Votre prix Nobel en 2006, plus que mérité, a su récompenser vos découvertes si essentielles. Cette Légion d’honneur rend elle aussi hommage au géant de l’économie que vous êtes, autant qu’elle symbolise la reconnaissance de la France.
Reconnaissance pour les liens uniques que vous avez su tisser et entretenir avec notre pays.
Reconnaissance, aussi, pour cette collaboration qui vous unit à l’OFCE depuis 1985, soit 21 ans avant votre Légion d’Honneur !
(Vous voyez bien, la France, et surtout Jean-Paul Fitoussi, sont bien en avance sur leur temps…)
J’ai rencontré Edmund Phelps pour la première fois en janvier dernier, lors de sa venue au colloque « Nouveau Monde, Nouveau Capitalisme » que nous avons organisé avec Tony Blair.
Ce qui m’avait alors frappé était la grande fascination qu’ont pour lui les medias français. En ne prenant à titre d’exemple que la semaine dernière, on découvre qu’il a donné une interview à l’un de nos plus grands quotidiens nationaux et été cité dans de très nombreux autres.
Preuve en est, s’il en fallait, de la reconnaissance de la France envers le visionnaire qu’est Edmund Phelps. Nous espérons que vous resterez à nos côtés pour stimuler nos sciences économiques pour encore de nombreuses années.
Professeur Phelps : ce soir, vous êtes décoré, nous sommes honorés. Félicitations, encore, pour cette vie faite de multiples réussites.
Je vous remercie.