L’Assemblée Nationale examine demain quatre projets de lois autorisant l’approbation de quatre accords relatifs à la gestion concertée des flux migratoires et du développement solidaire signés avec la Tunisie, le Congo Brazzaville, Bénin et Sénégal. Trois de ces pays ont déjà ratifiés ces accords.
Alors que la France examine à son tour demain cette ratification, l’appel aux parlementaires lancé par quelques associations afin qu’ils rejettent les projets de loi marque une véritable méconnaissance de notre politique migratoire, mais aussi un certain mépris vis-à-vis des attentes des pays partenaires et de leurs populations ainsi que des engagements pris devant eux par la France.
Le ministre s’est déclaré choqué par cet appel et estime que ces associations font preuve d’une attitude irresponsable. Ce rejet conduirait notamment à empêcher l’élargissement des visas de circulation aux ressortissants de ces pays ainsi que la mise en oeuvre des projets de développement solidaire pour lesquels plus de 52 millions d’euros vont être versés par la France d’ici 2012.
Le Bénin, le Congo, le Sénégal et la Tunisie attendent de la France qu’elle ratifie ces accords pour poursuivre leur mise en oeuvre. Abdoulaye Wade, Président du Sénégal, Boni Wayi, Président du Bénin, Mohamed Ghannouchi, Premier ministre tunisien et José Maria Pereira Meves se sont déclarées très satisfaits de ces accords en considérant qu’ils avaient permis des avancées significatives dans nos relations bilatérales. Ils ont demandé au ministre d’accélérer leur ratification.
Ces accords, signés en 2008, concrétisent le partenariat global entre les pays d’origine des flux migratoires et la France, conformément au pacte européen sur l’immigration et l’asile adopté à l’unanimité des Etats membres de l’Union Européenne en octobre dernier. Cette démarche « gagnant – gagnant », qui constitue désormais la feuille de route de l’ensemble de l’Europe, comprend trois volets complémentaires qui en garantissent la cohérence :
organiser la migration légale en facilitant la circulation des personnes, notamment celle des étudiants, des jeunes professionnels, mais aussi celle des familles de migrants ;
renforcer la coopération en matière de lutte contre l’immigration clandestine ;
contribuer au développement des pays d’origine, en mobilisant l’apport des diasporas et en mettant en oeuvre des projets de développement solidaire, favorisant l’emploi, l’éducation, la formation professionnelle ou la santé dans les régions d’émigration.
Notre approche, celle de l’Union Européenne, est pleinement équilibrée : elle favorise les migrations circulaires, au service du développement local et de celui des relations entre nos pays ; elle permet d’éviter la fuite des cerveaux dont souffrent tant les pays en développement, tout en renforçant l’accès des jeunes étrangers aux filières d’enseignement et à l’acquisition d’une expérience professionnelle en France ; elle offre un cadre de lutte renforcé contre les filières d’immigration irrégulière qui exploitent la misère humaine, déstabilisent nos capacités d’intégration et vident les régions d’origine de leurs ressources humaines.
C’est pourquoi huit pays ont d’ores et déjà signés avec la France de tels accords (le Gabon, le Bénin, le Sénégal, la Tunisie, l’Ile Maurice, le Cap-Vert et le Burkina-Faso) et plusieurs autres accords sont en cours de négociation.
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