Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Préfet,
Mesdames, messieurs les élus du département des Hauts-de-Seine,
Mesdames, messieurs,
Je tiens tout d’abord à vous remercier de m’avoir invité à inaugurer ce nouvel espace d’accueil des ressortissants étrangers de la préfecture des Hauts-de-Seine.
J’ai souhaité venir ici, parmi vous, aujourd’hui, pour trois raisons.
Première raison : Cette Préfecture, est, après la Préfecture de Police, la première de France par son volume d’activité en matière d’immigration. Elle délivre chaque année plus de 45.000 titres de séjour. Elle a réalisé 3.500 procédures de naturalisations en 2008, et devrait dépasser les 4.000 en 2009. Plus de 100 agents travaillent au sein de la nouvelle direction chargée de l’immigration et de l’intégration, qui suivra désormais l’ensemble du parcours des ressortissants étrangers, depuis l’arrivée sur le territoire jusqu’à l’accès la nationalité. Cette nouvelle direction, qui sera définitivement constituée à partir de juillet prochain, deviendra le service déconcentré de mon Ministère.
Je tenais à venir ici pour saluer et encourager ces agents dans leurs efforts. Car ils ont rapidement et parfaitement su s’adapter à la mise en place de cette nouvelle organisation, beaucoup plus cohérente.
Certains polémistes continuent à critiquer le rapprochement des termes d’immigration, d’intégration, et d’identité nationale. Mais il faudra m’expliquer ce qu’est le parcours d’un ressortissant étranger arrivant en France, si ce n’est une immigration, une intégration, et une accession à la nationalité ! Ce n’est pas de l’idéologie, c’est du bon sens !
Deuxième raison : Alors que le débat sur l’identité nationale est lancé, je voudrais dire à ces agents que leur mission est particulièrement noble. Accorder le droit de séjour, attribuer la nationalité, constituent les fondements de la souveraineté de l’Etat. Il n’y a pas de droits et de devoirs sans République. Il n’y a pas de République sans Nation. Et il n’y a pas de Nation sans frontières.
Abolir les frontières, ce n’est pas s’ouvrir aux autres. C’est ouvrir le pays à toutes les régressions. C’est se replier sur soi. Avec l’accroissement des échanges économiques, sociaux, culturels, notre monde a besoin de frontières pour être régulé. L’avenir demande des frontières pour être maîtrisé. La coopération entre Nations souveraines reste la réponse la plus solide aux grands enjeux mondiaux, et aux nouvelles crises politiques, économiques, financières, environnementales ou sanitaires.
Troisième raison : Ce nouvel espace, que nous inaugurons aujourd’hui, est exemplaire de notre volonté d’améliorer l’accueil des ressortissants étrangers en France.
Car, permettez-moi de le rappeler, la France reste une terre d’accueil de l’immigration. La France est le pays d’Europe qui accueille et naturalise le plus grand nombre de ressortissants étrangers. Elle est le deuxième pays du monde, derrière les Etats-Unis, pour la demande d’asile. Je sais que certains s’efforcent de faire croire le contraire, mais la France reste parfaitement fidèle à sa tradition républicaine d’accueil et d’intégration.
Car la qualité d’accueil de l’immigration légale et la lutte contre l’immigration illégale sont les deux pans d’une même stratégie. Bien accueillir les immigrés admis légalement sur notre territoire constitue une exigence républicaine. La France ne peut accueillir indistinctement tous ceux qui souhaitent s’y établir, précisément parce qu’elle doit bien accueillir ceux à qui elle a donné droit de séjour.
De nombreuses initiatives ont été prises pour simplifier et faciliter les procédures appliquées aux étrangers sollicitant une autorisation de séjour en France. Je citerai la mise en place en juin dernier du visa de long séjour valant titre de séjour, le VLSTS, qui fusionne les instructions successives et presque identiques des demandes de visas et de titres de séjour.
D’autres initiatives ont été prises pour simplifier l’accès la nationalité. Je citerai la suppression de la double instruction en Préfecture et en administration centrale, qui devrait permettre de réduire considérablement des délais aujourd’hui trop longs. Cette réforme sera expérimentée dès le 1er janvier 2010 dans 21 préfectures, puis mise en oeuvre le 1er juillet 2010 sur l’ensemble du territoire.
Ces nouveaux dispositifs simplifient et facilitent la vie des étrangers en France, et génèrent dans le même temps d’importantes économies pour l’administration.
L’espace que nous inaugurons aujourd’hui s’inscrit parfaitement dans cette stratégie. L’image des files d’attente interminables, constituées avant l’aube, sous la pluie, devant la porte du bureau des étrangers, était une atteinte à l’image et à l’honneur de notre République.
L’espace d’accueil que nous inaugurons aujourd’hui est une référence. Il a coûté plus de 2,5 millions d’euros. Il bénéficie d’une salle d’attente confortable, d’un système électronique de convocation permettant d’orienter les personnes vers les bureaux où ils seront reçus, d’une accessibilité handicapée, et d’une architecture particulièrement soignée, avec une large exposition à la lumière naturelle. Je tiens à féliciter tous ceux qui ont conçu et réalisé ce projet, en particulier les cabinets ATELANTE, BPR, et 4+.
Ils doivent tous être fiers de donner ainsi aux étrangers qui entrent dans ces lieux la meilleure image de la France. En un lieu, la Préfecture des Hauts-de-Seine, qui a été conçu par un architecte, petit fils d’immigrés polonais, devenu élève de Le Corbusier : André Wogenscky. On ne pouvait rêver plus beau symbole de notre tradition d’immigration et d’intégration, qui est au coeur de l’identité nationale.
Je souhaite que ce nouvel espace d’accueil puisse inspirer toutes les préfectures de France.
Je vous remercie de votre attention.