La mobilisation est totale pour offrir la protection de la France à ces femmes et à ces hommes qui ont fui la guerre ou les persécutions.
Depuis 2014 l’Europe est confrontée à une crise migratoire comme elle n’en a pas connu depuis la seconde guerre mondiale. Depuis janvier 2015, 1 million de migrants environ sont entrés sur le territoire de l’Union européenne, en prenant tous les risques, fuyant pour beaucoup d’entre eux les zones de guerre en Syrie et en Irak et la barbarie de Daech.
La forte augmentation de la pression migratoire depuis plus d’un an se fait tout particulièrement sentir en des points très localisés de notre territoire. Le Calaisis et le Dunkerquois, du fait de leur proximité avec le Royaume-Uni, sont ainsi tout particulièrement impactés par la crise migratoire, avec la constitution, sur ces territoires, des camps dits de « la lande » à Calais, puis de Bas-Roch à Grande-Synthe, petite commune proche de Dunkerque. Ces lieux, où des hommes, des femmes, des enfants vivent dans des conditions extrêmement précaires, servent de base arrière aux passeurs qui y conduisent leurs victimes avant de leur extorquer le prix d’un périlleux et improbable passage outre-Manche.
Face à un tel drame et dans l’intérêt des migrants eux-mêmes, qui sont avant tout des victimes, la réponse de l’Etat se situe à la fois sur le terrain de la répression des passeurs, du contrôle des frontières, de l’assistance humanitaire et de la gestion de l’asile. "Aucune solution durable ne sera trouvée à cette crise si nous n’avons pas à l’esprit cette double exigence d’humanité et de lucidité" a affirmé le ministre de l'Intérieur le 22 février dernier, ajoutant que "la mobilisation est totale pour offrir la protection de la France à ces femmes et à ces hommes qui ont fui la guerre ou les persécutions".
Les forces de l'ordre luttent avec la détermination la plus totale contre les filières de la traite des êtres humains qui exploitent les migrants en situation de vulnérabilité. En 2015 ce sont ainsi 28 filières de passeurs qui sévissaient à Calais qui ont été démantelées, soit deux fois plus qu’en 2014.
Sur le camp de Grande-Synthe, 25 filières ont également été mises hors d’état de nuire depuis le 1er janvier 2015 et cette action se poursuit avec une réelle efficacité, comme en témoigne le démantèlement de 3 réseaux à Grande-Synthe, le 15 février 2016, et le placement en détention provisoire des principaux commanditaires.
Sur l’ensemble du territoire national ce sont pas moins de 251 filières clandestines qui ont été mises hors d’état de nuire, ce qui constitue un record. Cet effort se poursuivra en 2016 avec la même détermination. Il est indispensable, car ce sont ces réseaux qui entretiennent, avec cynisme et inhumanité, la création et le développement de campements où leurs victimes survivent dans des conditions de vie dégradantes.
Le deuxième axe de l'action sécuritaire de l'Etat à Calais est la sécurisation des infrastructures de transport, Port et Tunnel, afin que l’étanchéité de la frontière soit effective.
Cette action est elle aussi indispensable car sans elle, d’autres filières s’implanteront, et des migrants, plus nombreux encore, attirés par les mensonges que les passeurs leurs vendent, viendront s’implanter dans les campements. Un effort considérable a été consenti par l’Etat, avec l’appui des autorités britanniques qui ont accepté de cofinancer la sécurisation de ces sites (plus de 18 millions ont été investis dans le port, 51 millions pour le tunnel), afin de rendre ceux-ci inaccessibles.
Cette action porte ses fruits. Depuis plusieurs mois désormais, aucune intrusion n’a été détectée à l’intérieur du tunnel et les autorités britanniques nous indiquent qu’elles ne constatent plus aucun passage irrégulier de migrant.
Le message qui est envoyé aux migrants et aux passeurs doit être d’une clarté absolue : on ne passe plus et on ne passera plus, ni à Calais, ni à Dunkerque.
Cette action contre les filières de passeurs, comme cette action de sécurisation de la frontière, sont autant de mesures pour protéger les migrants. Laisser les migrants tenter le passage en sautant sur les trains et les camions en marche, c’est les laisser mettre en péril leur vie. Laisser les passeurs s’enrichir sur ceux qui fuient la misère, c’est laisser prospérer la traite des êtres humains.
L’action humanitaire à Calais, c’est aussi de ne pas laisser croire que le passage en Angleterre est possible. C’est de ne pas laisser les mafias, les irresponsables ou les cyniques décider de la vie d’êtres en situation de grande vulnérabilité.
Mais, face à la situation dramatique sur le plan humanitaire qui prévalait dans les campements de la lande et de Grande-Synthe, l’Etat ne pouvait se contenter d’une réponse uniquement sécuritaire. C’est pourquoi un partenariat étroit et de confiance a été noué avec les élus locaux et les associations afin de mettre en place un ensemble de dispositifs répondant à l’urgence de la situation humanitaire sur place.
Voir les mesures humanitaires mises en place