Claude Guéant ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, a répondu à une question du député, Eric Ciotti, sur le contrôle des flux migratoires, lors de la séance de questions d'actualité au gouvernement, à l'Assemblée nationale, du mardi 1er mars 2011.
Monsieur le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, permettez-moi d'abord de vous exprimer, au nom du groupe UMP, nos plus vives félicitations pour votre nomination.
Vous aurez dans vos fonctions à relever des défis majeurs pour notre pays, au premier rang desquels le contrôle des flux migratoires.
L'aspiration à la démocratie et à la liberté qui se manifeste aujourd'hui dans les pays arabes est pleine de questions pour le continent européen et pour notre pays en matière d'immigration. L'arrivée de milliers d'immigrés sur les côtes de Lampedusa comme les pressions que nous ressentons aux frontières entre la France et l'Italie augurent des menaces auxquelles nous risquons d'être confrontés. Le Président de la République a eu raison dimanche de souligner cette problématique.
Monsieur le ministre, comment concilier avec humanité et responsabilité l'accueil des réfugiés, l'un de nos principes républicains essentiels, avec le combat inlassable, implacable, que nous devons mener contre toute forme d'exploitation de la détresse humaine et contre l'immigration clandestine ?
Mesdames et messieurs les députés, vous me permettrez tout d'abord de vous dire tout l'honneur et toute la responsabilité que je ressens en me présentant pour la première fois devant vous.
Monsieur Ciotti, la recherche d'une voie démocratique et l'aspiration à la liberté qui se manifestent dans un certain nombre de pays au sud de la Méditerranée créent à la France et à son gouvernement deux responsabilités.
La première, c'est d'accompagner les peuples de ces pays vers une vie réellement démocratique. Ce n'est pas facile pour eux, parce qu'ils ne l'ont pas connue depuis longtemps. Cela suppose de créer les conditions d'un nouveau développement, de rechercher un nouveau modèle économique ; notre devoir est aussi de les aider à atteindre la stabilité politique nécessaire à une vie normale.
Notre seconde responsabilité, c'est de ne pas subir des vagues d'immigration non contrôlée. Il serait du reste paradoxal que nous ayons à accueillir, au nom de notre tradition d'accueil, des immigrés originaires de pays qui sont précisément en train d'accéder à la liberté et à la démocratie.
Je vous le dis donc avec clarté : la loi de la République sera appliquée avec fermeté. Sauf exception prévue par nos lois et par les principes qui nous animent, les personnes qui se présenteront en France en situation irrégulière seront refoulées.Nous agirons en concertations avec nos partenaires européens...
J'ajoute que la solution se trouve dans le développement de ces pays et non dans le développement d'une immigration économique incontrôlée.