A l’occasion de l’adoption à l’unanimité du Pacte européen sur l’immigration et l’asile par les 27 chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union européenne le mercredi 16 octobre, Brice Hortefeux a répondu aux questions de l’AFP.
AFP : Quel est le message essentiel que vous souhaitez faire passer à travers le pacte qui devrait être adopté jeudi ?
Brice Hortefeux : Pour Nicolas Sarkozy, la présidence française de l’Union européenne est l’occasion de prouver que l’Europe est capable de relever les défis de notre société et de traiter les préoccupations quotidiennes de nos concitoyens. C’est chose faite avec le Pacte européen sur l’immigration et l’asile, qui a recueilli l’accord unanime des 27 pays de l’Union, représentant les 500 millions d’Européens. Ce Pacte sera adopté demain, au plus haut niveau, par les chefs d’Etat et de gouvernement.
L’Europe se contentait, jusqu’ici, de déclarations de principe et de directives techniques, mais tout cela ne faisait pas une politique. La volonté du président Sarkozy a donc été de proposer à nos partenaires un texte politique, permettant une véritable action commune à l’échelle de l’Europe. En matière d’immigration comme d’asile, grâce à ce Pacte, l’Europe passe aux actes. Pour la première fois, une stratégie commune est établie, avec des objectifs cohérents, des outils concrets et un calendrier précis.
Les engagements, quels sont-ils ? Mieux organiser l’immigration légale, désorganiser l’immigration clandestine, renforcer l’efficacité des contrôles aux frontières extérieures de l’Union, bâtir une Europe de l’asile et se concerter davantage avec les pays source d’immigration.
Plusieurs associations organisent un "contre-sommet" le 17 octobre à Montreuil pour s’opposer à la conception d’une "Europe forteresse", que leur répondez-vous ?
Brice Hortefeux : Qu’il faudrait qu’ils lisent le Pacte ! Le Pacte constitue précisément un juste milieu, refusant à la fois l’ouverture à tout va et le repli sur soi. Le Pacte ne ferme pas l’Europe. Son premier chapitre ne traite pas de la lutte contre l’immigration irrégulière mais bien de l’accueil des immigrants légaux. De plus, pour la première fois, l’Union européenne reconnaît le principe selon lequel « les migrations peuvent contribuer de manière décisive à la croissance économique ». Enfin, le Pacte consacre le principe de concertation avec les pays source d’immigration, encourageant le partenariat avec de tels pays. C’est donc à la fois une Europe qui protège ses concitoyens, une Europe qui honore sa tradition d’accueil des réfugiés, et une Europe qui s’ouvre au dialogue. Ce n’est sans doute pas un hasard si ce matin, l’institut d’études européennes Thomas More, think tank à l’autorité incontestée, a salué le succès tangible que constitue ce Pacte, avec pour note « un bon 9/10 » !