Communiqué du ministre Eric Besson en réponse aux propos d’Harlem Desir suite à l’opération policière de lutte contre l’immigration clandestine qui s’est déroulée ce matin dans le Nord-Pas-de Calais
Paris, le 21 avril 2009,Eric Besson « surpris et choqué » par les propos d’Harlem Desir
« Je suis surpris et choqué qu’un secrétaire national du parti socialiste, Harlem Désir, d’ordinaire mieux inspiré et plus subtil, puisse évoquer une « stigmatisation des étrangers » à propos d’une opération de police et de gendarmerie visant les trafiquants qui exploitent à Calais la misère humaine et exercent un commerce aussi lucratif qu’odieux.
Plutôt que d’encourager les forces de l’ordre républicaines qui assurent notre sécurité et défendent nos valeurs, le secrétaire national du PS préfère, dans un amalgame surprenant, dénoncer la politique migratoire du Gouvernement.
Un tel parti pris témoigne d’abord d’une méconnaissance grave du dossier calaisien : les étrangers en situation irrégulière qui séjournent à Calais -afghans pour l’essentiel-ne souhaitent pas, dans leur immense majorité, séjourner ou demander l’asile en France mais veulent à tout prix traverser la Manche pour rejoindre l’Angleterre, objectif pour lequel ils ont sacrifié leurs biens et parfois leurs liens familiaux pour payer le lourd tribut exigé par les passeurs.
Harlem Désir devrait pourtant savoir :
que la lutte contre les filières mafieuses de l’immigration clandestine figure désormais au premier rang des priorités des dirigeants des cinq continents et notamment des pays dits « du Sud » qui sont les premières victimes de la professionnalisation et la criminalisation croissantes de ces filières.
que la « politique d’immigration européenne humaine et raisonnée » qu’il appelle de ses voeux existe : c’est celle qu’appliquent désormais, liés par un pacte négocié par mon prédécesseur sous présidence française, les 27 pays de l’Union Européenne et qui repose sur un trépied clair : immigration légale maitrisée, lutte contre l’immigration illégale, développement solidaire en faveur des pays d’émigration.
Plutôt que d’agiter un spectre (celui de la xénophobie), le secrétaire national du PS devrait plutôt se réjouir du fait que la France échappe pour l’heure aux tentations xénophobes qui touchent peu ou prou quantité de pays industrialisés dans le monde.
Si la France échappe à l’impasse xénophobe, j’y vois pour ma part la preuve de l’adhésion du peuple français à une politique migratoire qui concilie fermeté et humanité.
Caricaturant en permanence la politique migratoire européenne et française tout en se révélant désespérément incapable de formuler toute esquisse de politique alternative (le silence sidéral de ses principaux dirigeants en matière de proposition est significatif !), le Parti Socialiste confirme une nouvelle fois son incapacité à assumer un ordre républicain pourtant seul de nature à protéger les plus faibles et vient de donner une nouvelle preuve de l’angélisme congénital de plusieurs de ses principaux responsables. »
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