Intervention de M. Claude GUÉANT, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration - Hôtel de Beauvau
- seul le prononcé fait foi -
Monsieur le commissaire à la diversité,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames, messieurs,
Chers amis,
Je suis heureux de vous accueillir ce soir au ministère de l'intérieur, de l'immigration et de l'intégration.
La politique de lutte contre les discriminations et de promotion de la diversité est cruciale dans la réussite de notre politique d'intégration.
Je sais bien que la diversité dans la gestion des ressources humaines dépasse le seul sujet de l'intégration des populations immigrées. Elle en recouvre bien d'autres.
Mais, dans mes fonctions de ministre en charge de la politique d'intégration, la promotion de la diversité est un outil très utile – un outil majeur – pour l'intégration des personnes immigrées.
Pour cette raison, je suis, par mes fonctions, responsable des « labels diversité » et je les remets ce soir, accompagné du commissaire à la diversité, Yazid Sabeg.
Le label diversité participe de notre politique d'intégration. Ce label, voulu par le président de la République en 2008, certifie que chaque organisme n'exclut personne et surtout pas ceux qui souhaitent faire l'effort de s'intégrer dans notre société. Pour ces personnes, la politique de diversité encourage l'insertion par l'emploi.
Avec l'insertion par la connaissance du français - sans laquelle on ne peut rien faire - il s'agit d'un facteur primordial d'intégration des personnes immigrées.
Les 265 organismes labellisés « diversité » - qui représentent 800 000 salariés - sont nos meilleurs relais pour conduire sur le terrain des politiques d'insertion par le travail.
Ces actions viennent étayer notre politique d'intégration par l'emploi. Et nous faisons de nombreux efforts en ce sens.
Nous nous assurons, d'abord, que chaque personne s'installant en France et signant un contrat d'accueil et d'intégration bénéficie d'un bilan de compétences professionnelles.
Nous nous assurons, ensuite, que - sur la base de ce bilan personnalisé – les prestations assurées par Pôle Emploi sont adaptées à chaque situation.
Ainsi, en 2010, 63 000 personnes ont suivi un bilan de compétences. Cela veut dire concrètement que les agents de l'office français d'immigration et d'intégration sont en lien quotidien avec les agents de Pôle Emploi pour orienter les personnes souhaitant s'installer en France.
Parallèlement nous signons des accords de partenariat avec plusieurs branches professionnelles, dont beaucoup sont présentes ici ce soir et qui travaillent main dans la main avec les services de l'Etat.
Ce sont ces organismes qui ont porté au débat public - dès 2004, par la création de la charte de la diversité - l'importance de développer une politique de lutte contre les exclusions par une juste promotion de la diversité.
La promotion de l'emploi parmi les personnes immigrées n'est pas incompatible avec les orientations gouvernementales de notre politique migratoire.
L'objectif de mieux intégrer les migrants par l'emploi justifie aussi d'adapter l'immigration à nos capacités d'accueil. Cela nécessite que nous amplifions nos efforts pour mieux former, mieux orienter, mieux reconvertir l'ensemble des demandeurs d'emplois présents sur notre marché du travail.
Le ministère de l'intérieur joue un rôle important pour une meilleure insertion dans l'emploi des personnes de toutes origines, spécialement des jeunes sans qualification.
J'attache, pour ma part, du prix à ce que le ministère de l'intérieur soit à l'image de la population.
Je ne citerai que les efforts réalisés dans les forces de sécurité, mais je pourrais aussi mentionner les efforts menés dans le corps préfectoral et dans le monde de la sécurité civile.
Dans la police nationale, depuis plusieurs années, plus de 58 000 adjoints de sécurité ont été recrutés, sans condition de diplômes, parmi des jeunes de toutes origines socio-économiques. 69% de ceux qui sont sortis de ce dispositif ont à ce jour un emploi statutaire ou un CDI, 52% ayant intégré durablement les services de la police nationale.
Aujourd'hui, la Gendarmerie Nationale compte 14 000 gendarmes adjoints volontaires (GAV), dont la moitié à un niveau de formation inférieur au bac. Sur 32 00 gendarmes adjoints volontaires recrutés depuis le lancement de ce programme, un tiers a intégré le corps des sous-officiers. Depuis 2006, le taux moyen de reclassement de ceux qui rejoignent la vie civile est supérieur à 72%.
Je suis fier que la Police et la Gendarmerie Nationales s'appuient sur la diversité sociale pour se développer. Ce qu'elle entreprend montre que respect de la diversité et méritocratie peuvent être compatibles.
Ce succès montre que promouvoir la richesse de la diversité est utile et conforte notre tradition d'assimilation.
Nous devons, en effet, prendre garde de valoriser la diversité et non ce qui nous sépare. En ce sens, le respect légitime de la diversité ne doit pas aboutir à la promotion forcenée des différences multiculturelles. Nous nous situons bien dans une perspective d'intégration.
Cette vision lucide de la lutte contre les discriminations nous est souvent proposée par les personnes immigrées elles-mêmes, au parcours d'intégration remarquable.
Ces personnes nous parlent d'effort, d'égalité des chances, de respect des valeurs de la République, d'assimilation et de mérite, mieux que d'autres, et souvent mieux que nous-mêmes.
Nous ne pouvons risquer que ces personnes souffrent de la moindre discrimination. Il est donc de mon devoir, comme ministre de l'immigration et de l'intégration, d'œuvrer pour le respect de chacun et contre le ressentiment compréhensible que les discriminations peuvent susciter.
Je vous remercie de votre attention et je remercie particulièrement chacun des organismes ayant reçu ce soir le label diversité pour leur action en faveur de l'intérêt général.
Merci.