Le logement des immigrés vivant en France en 2020

30 octobre 2024

37 % des immigrés sont propriétaires de leur logement

En 2021, parmi les personnes vivant en logement ordinaire, les immigrés sont moins souvent propriétaires de leur logement (37 %) que les non-immigrés (63 %). A l’opposé, ils sont plus souvent locataires d’un logement HLM (respectivement 29 % et 11 %). La surreprésentation des immigrés dans les logements HLM peut être liée à leurs plus faibles revenus, mais aussi à la plus grande taille de leur ménage. 


Fig. 1 : Le statut d’occupation des logements varie selon l’origine

 
Le statut d’occupation des logements varie selon l’origine
*Autres : personnes logées gratuitement ou hors logements ordinaires
Lecture : en 2021, 37 % des immigrés vivent dans un ménage propriétaire de son logement.
Champ : France hors Mayotte, hors enfants vivant dans une famille.
Source : DSED-Insee, Recensement de la population 2021, exploitation complémentaire, pondération ajustée.

Des différences selon l’origine et le temps de présence en France

Le statut d’occupation des logements varie selon l’origine des immigrés. Plus de la moitié des ménages immigrés originaires d’Europe du Sud, comme l’Italie ou d’Espagne sont propriétaires. Par comparaison, moins d’un quart des immigrés originaires du Maghreb et d’Afrique le sont. Des immigrés sont plus fréquemment propriétaires que d’autres du fait de l’ancienneté du temps de présence en France [1]. En effet, les personnes de référence des ménages immigrés d’Europe du sud ont 70 ans en moyenne. Autre spécificité en termes d’origine : la part importante (47 %) des ménages originaires d’Algérie en location HLM. Ceci est à rapprocher de leurs caractéristiques au moment de leur venue en France. Ils sont principalement arrivés au cours des années 1970 et se sont implantés dans les grandes agglomérations [2].


Des immigrés plus concernés par des situations marginales de logement, et des logements de petite taille

Les immigrés vivent plus souvent hors logement ordinaires que les non-immigrés. L’Insee distingue les logements « ordinaires » des autres formes d’habitat comme les logements en résidence offrant des services spécifiques (pour personnes âgées, étudiants, personnes handicapées…), les habitations mobiles, voire les mariniers et les sans-abris. 3 % des immigrés vivent soit dans un logement en résidence offrant de services spécifiques, soit dans une habitation mobile, soit sont sans abris ou mariniers, contre 2,0 % des non-immigrés. Cette part augmente à 5,4 % pour les immigrés vivant en France depuis moins de 5 ans [3]. Les immigrés vivant en logement ordinaire sont plus fréquemment dans des petits logements et dans des logements sur-occupés. En effet, Les immigrés sont en moyenne 3,2 par logement pour des logements d’environ 3,5 pièces. En comparaison, les non immigrés sont en moyenne 2,9 personnes par logement, avec des logements de 4,2 pièces. 26 % des immigrés vivent alors dans des logements où moins d’une pièce par personne est disponible, ce qui n’est le cas que pour 9 % des non immigrés.


Les immigrés vivent le plus souvent avec un conjoint immigré né dans le même pays

60 % des immigrés sont des adultes vivant en couple dans le même logement. Parmi eux, deux sur trois vivent avec un conjoint lui aussi immigré, dont plus d’un sur deux avec un conjoint né dans le même pays. Presque la moitié des immigrés vivent au sein d’une famille avec au moins un enfant. Les enfants de parents immigrés ne sont toutefois pas nécessairement immigrés, la majorité d’entre eux étant nés en France (93 %). Un enfant sur quatre vit avec au moins un parent immigré. Les enfants immigrés ou étrangers sont plus de 90 % à vivre avec au moins un parent immigré, contre 18 % des enfants non-immigrés français.


Fig. 2 : Mixité des ménages

Mixité des ménages
Lecture : 34 % des immigrés en couple vivent avec un conjoint non-immigré. 24 % des enfants vivent avec au moins un parent immigré.
Champ : France hors Mayotte.
Source : DSED-Insee, Recensement de la population 2021, exploitation complémentaire, pondération ajustée.

Pour en savoir plus

[1] Immigrés et descendants d’immigrés en France, Insee référence, édition 2023
[2] Ettouati S., Schaffar A. (2020). Localisation et mobilité résidentielle des étrangers en France Mythes et réalités. Revue d’Économie Régionale & Urbaine, 2020/4 Octobre. pp. 743-769.
[3] Jourdan V., « Les conditions de logement des nouveaux migrants changent et s’améliorent la première année». Info migration n°74, Octobre 2014.

 

Références