Bernard Cazeneuve rencontrera, ce jeudi, son homologue nigérien Hassoumi Massaoudou et le président Mahamadou Issoufou.
Ils discuteront de la façon dont le Niger pourrait "prendre en charge les migrants avant qu'ils n'arrivent sur les côtes méditerranéennes". En effet d'importants flux de migrants qui se dirigent vers la Libye, avec l'espoir de passer en Europe, transitent par le Niger.
Le pays a aussi vu arriver des populations fuyant le groupe islamiste Boko Haram, qui a exporté ces derniers mois son insurrection au-delà des frontières du Nigeria.
La visite du ministre de l'Intérieur français coïncide avec une réunion des ministres de l'Intérieur du Groupe des Cinq du Sahel (G5 Sahel). Créé en 2014 entre le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, ce groupe vise à coordonner leurs politiques de développement et de sécurité.
Début mai, Bernard Cazeneuve avait plaidé pour une "diplomatie des migrations et du développement", et dit sa volonté d'esquisser avec ses homologues des solutions communes face aux arrivées massives de migrants africains.
Il s'agit d'aider ces pays à s'organiser entre eux pour structurer leur coopération dans la surveillance des frontières ou l'échange de renseignement par exemple.
Le ministre assistera également à une table ronde sur la thématique migratoire, aux côtés du ministre espagnol de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz, dont le pays doit gérer un afflux de migrants via le détroit de Gibraltar.
Bernard Cazeneuve sera reçu par le président Paul Biya pour évoquer là aussi les thématiques migratoires et sécuritaires, dans ce pays en lutte contre Boko Haram aux côtés du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Bénin.
Le ministre de l'Intérieur doit également rencontrer les membres de la communauté française au Niger et au Cameroun.
Cette visite est organisée alors que l'Europe fait face à un afflux de migrants sur ses côtes, qui a fait déjà quelque 1.800 morts dans des naufrages depuis le début de l'année.
Confrontés à cette situation, les dirigeants européens ont affirmé lors d'un sommet fin avril leur volonté et lutter contre les trafiquants.